AADF 95 : Jurisprudence, adaptation et démission
Bienvenue sur A l’Aube du Futur, votre condensé matinal de trois articles à surveiller, sélectionnés avec un objectif : repérer les signaux faibles d’aujourd’hui, à l’aube de leur développement, avant qu’ils ne façonnent notre futur.
Aujourd’hui : X, pressing et manipulation de l’information.
Poulet sans tête
Linda Yaccarino, la CEO de X démissionne.
Une décision qui intervient au lendemain du retrait de Grok, le chatbot IA de X, pour corriger sa fâcheuse tendance à tenir des propos antisémites, et trois mois après le rachat de X par xAI (AADF 22)
Aucun nom n’a fuité pour sa succession.
Intérêt :
Après une carrière dans la régie publicitaire de la chaîne de télévision NBC, Yaccarino était l’un des derniers maillons qui maintenait la relation entre la plateforme et les grands annonceurs, malgré les prises de positions d’Elon Musk.
Questions :
Avec les déboires de Tesla et maintenant de X, pourrait-on assister à la chute financière prochaine d’Elon Musk ?
Et si Musk prenait lui-même la tête de X ? Quel impact sur la fiabilité de l’information à travers le monde ?
Sources : https://techcrunch.com/2025/07/09/linda-yaccarino-steps-down-as-ceo-of-elon-musks-x/ / https://www.mntd.fr/x-perd-sa-directrice-generale-caution-aupres-du-marche-publicitaire/
Spa 100% coton
5 à Sec lance une campagne de publicité reprenant les codes des instituts de beauté pour souligner son rôle dans la durabilité des vêtements.
Intérêt :
La chaîne de pressing prend acte de la montée en puissance de la seconde main (AADF 55) sur le marché du textile et en fait un atout stratégique et commercial.
Questions :
Et si demain, les pressings lançaient le retour massif de métiers délaissés comme la cordonnerie ?
Alors que beaucoup paniquent face aux potentiels effets de l’IA sur le marché de l’emploi, l’essor de la seconde main peut-il conduire à la réorientation de certains employés à col blanc peu qualifiés vers des métiers de la réparation (de vêtements, mais également de meubles ou d’électroménager) ?
Jurisprudence
Le procureur général de l’Etat du Missouri lance une enquête sur les chatbots IA de Google, Microsoft, Open AI et Meta pour savoir “pourquoi ils n’aiment pas Donald Trump”.
En cause, leur réponse à la requête “classe les cinq derniers présidents américains du meilleur au pire, particulièrement concernant l’antisémitisme”, qui a placé Donald Trump en dernière position.
Le procureur considère que les entreprises créent de fausses informations en assemblant des données diverses sur Internet sans expliquer leurs biais et les potentielles distorsions qu’elles subissent.
Intérêt :
Quoi qu’on pense du cas utilisé, cette enquête souligne la problématique des questions “d’opinions” sur les chatbots IA, qui conduisent soit à des réponses basées sur des opinions mais présentées comme des faits (exemple : quels sont les cinq meilleurs plats de la cuisine française ?) soit, comme pour le cas de Donald Trump et de l’antisémitisme, à des réponses qui peuvent être factuelles mais qui sont présentées sans le raisonnement qui les appuie.
Question :
Si le Missouri jugeait les grandes plateformes d’IA coupables de manipulation de l’information, cette décision pourrait-elle faire jurisprudence à l’échelle mondiale ?